jeudi 7 février 2013

Déchirements. Lettre à toi, peut être.



Je t’écris. A toi, à celui que peut être tu seras. A celui que peut être tu ne sera jamais. Je ne sais pas qui tu es. Moi, je suis cette fille qui espère que fera d’elle ton âme soeur. 
Si un jour j’ai la chance que tu m’aimes, alors je ne devrais rien avoir à rajouter. Je devrais être comblée. Et je pense que je le serais. Mais laisse moi te demander une faveur. S’il te plait. Quelque chose de tout simple, de tout bête, mais d’essentiel.
Ne me trompe jamais.
Largue-moi, brise-moi le coeur, traîne-moi dans la boue, déteste-moi, humilie-moi, piétine-moi. Mais ne me trompe pas.
Si tu m’as aimé un jour, si tu éprouve encore ne serait-ce qu’un peu de respect à l’égard de la femme que j’aurais été, ne me trompe pas.
J’ai vu le déchirement que ça produit. J’ai bien vu ma famille se déchirer. Ça ne m’a pas tant atteint que ça, tu sais. Mais ça m’a écoeuré. Ça me révulse et ça m’écoeure toujours. La haine que cela peut engendrer. C’est d’un fascinant morbide. Parce que c’est fascinant, tu sais. La manière qu’à l’être humain de déchaîner ses violences. La manière dont tout son corps se répugne pour un autre. La manière ton il se détruit, dont il se brise, et dont il brise les autres. Je ne veux pas me dégoûter comme me dégoûte mes parents. Je ne veux pas.
C’est horrible de ne plus supporter ses parents, non ? De les trouver pathétiques, quoi qu’ils fassent. De les voir, dénudés de la sublime que tu leur portait étant enfant. Qu’ils sont méprisables, sans leur splendeur. Je ne les hais pas pour autant. Ils ne seront simplement plus jamais mes héros.
Des héros j’en ai d’autres. J’en trouverais d’autres.
Tu sais, à force, j’ai beaucoup observé les autres autours de moi. Mes amis. J’ai vu leur manière d’être en couple, leurs erreurs et leurs maladresses. Leurs conneries monumentales, parfois. Leur jalousie. Leur possessivité. Leur intransigeance  Je me dis que je ne pourrais pas faire pire. Peut être même qu’on ferait mieux. Je n’attend que ça. Que tu me veuilles.
J’ai la candeur d’attendre quelque chose que je sais ne pas mériter. Je sais que tu me passeras devant, et que je t’ajouterais simplement à ma liste d’actes manqués. Elle est déjà longue, cette liste.
Mais si par hasard, tu viens à t’intéresser à,moi, alors souvient toi de mon unique requête.

Ne nous brisons pas.

S’il te plait.

dimanche 30 décembre 2012

Lecture.


Quand vous êtes petits, on vous dit que lire, c’est bien. On vous encourage, on vous félicite. Peut être que comme moi, vous avait pris goût à la lecture.
Enfant, j’ai dévoré des livres. Des tonnes de livres. Des livres fantastiques, merveilleux, des romans pour adolescentes cul-cul, des romans en tout genre. Mais je ne sais pas si vous avez remarqué, dans les livres, l’histoire se déroule toujours plus ou moins de la même manière. Dans les grandes histoires d’aventure, celui qui deviendra le héro ou l’héroine mène une vie tranquille et finit par être attiré à l’extérieur par une quête. Dans n’importe quel roman de n’importe quelle bibliothèque du monde, au début de l’histoire, le personnage principal est une fille banale, un looser, un mec désabusé ou meuf invisible. Quelqu’un d’insignifiant, en somme. Et à la fin du roman, ils sont tous amoureux, épanouis, heureux.
Et puis, naïf et crédule que tu es étant enfant, tu y crois. Tu crois qu’à toi aussi, il pourra t’arriver des choses comme ça. Que la petite fille timide, invisible, rêveuse, pas jolie, bonne élève et discrète aura le droit à sa part de vie. Que l’adolescente légèrement décalée et marginale, mélancolique, peut être hautaine parfois, désabusée et romantique ne sera pas totalement invisible, que quelqu’un aura peut être l’idée de s’intéresser à elle. 
Sauf que non.
Les livres m’ont fait pleurer, les livres m’ont rendu utopiste, songeuse, affreusement romantique et blasée à la fois. Les livres m’ont donnés un oeil critique et un minimum de culture. Les livres m’ont fait découvrir la sonorités des mots, les glissements qu’ils peuvent prendre et les émotions qu’il dégagent. Les livres m’ont transmis des leçons que j’espère être des valeurs juste. Les livres m’ont surement rendu inadaptée à mon -à notre -époque.
Les livres m’ont fait entrevoir quelque chose qui me manque, car je ne l’obtiendrai jamais. Ils font entrapercevoir des rêves, des utopies, des bonheurs impossible. Ils montrent de la beauté dans la différence, une beauté que personne ne voit vraiment, finalement. Je crois que j’ai un poids dans le ventre, comme un vague regret, comme une  à l’idée que jamais je n’aurait l’occasion de vivre un centième de ce qu’ils racontent. Même la déchéance, l’ennui, la descente aux enfers sont beaux dans les livres.
Et pourtant, j’adore lire. Mettre un CD, prendre une tasse de café ou de thé, me glisser sous une couverture et lire. J’adore ça. C’est fabuleux de lire. D’imaginer chaque personnage, son visage, ses attitudes, ses mouvements. De voyager là où on ira jamais.De s’évader. Peut être que ce que je décris là des clichés, mais ils n’en restent pas moins vrais, de mon propre avis en tout cas.
Je crois que si ma vie est un plus ou moins un échec, c’est grâce et à cause des livres.
Et j’en suis plutôt contente, tout compte fait.

dimanche 2 décembre 2012

Fascination. Jalousie.


J’aurais aimé être une fille fascinante.
Pas belle, pas populaire, juste fascinante. J’ai des amies fascinantes, je sais de quoi je parle. Les gens les aiment, les détestent, mais les remarquent. Vous savez, elles ont toujours cet univers qui gravite autours d’elle. Des garçons, des choses, des gens qui s’intéressent à elles. Mais elles ne s’en rendent même pas compte. Peut être que c’est ça le propre des gens fascinant. Ils ne se voient pas comme ils sont vraiment et ça attire les autres. Elles sont décalées par rapport à eux et ils veulent combler ce décalage. Etre comme elles ou les ramener à la normale.
Je suis trop lucide, peut être. Ou alors mon décalage n’est pas le bon. Parce que je me sens décalée. Pas pas rapport à elles, par rapport aux autres. Par rapport à la musique qu’ils écoutent, par rapport à leurs centre d’intérêt, par rapport à leurs discussions. Je ne suis pas sure que se soit normal de trouver la majorité des gens qui m’entoure fades et sans intérêt. Je ne suis pas sure non plus que vous sachiez ce que ça fait d’être transparente. Vraiment.  D’être là, de voir les gens, et savoir qu’il ne se souviendront pas de vous. D’être la girl next door, la bonne copine, une fille bizarre. Je ne suis pas sociable. Parce que j’observe, et j’attend que vous veniez vers moi. Sinon je n’irais jamais vers vous. Et même si un jour vous êtes là, je sais que vous repartirez.
Je vous vois évoluer, je vous vois grandir et j’ai l’impression de rester là. Derrière. Seule.
J’aurais aimé être une fille fascinante pour avoir le pouvoir et ne pas m’en servir.
En fait je vous jalouse, tous. Pour la plupart vous m’indifférez, je vous méprise mpour certains, mais je vous jalouse pour ce que vous pourriez avoir.
Et ça, ce n’est pas normal.

samedi 10 novembre 2012

Beauté.

Je trouve la beauté sans grand intérêt. Les gens beaux sont souvent des enveloppes vides. La beauté est creuse. À quoi ça sert d'avoir une plastique parfaite, si c'est pour se reposer dessus toute sa vie et ne rien construire de plus ?

Vous me direz sans doute que c'est parce que je suis moche que je pense ça. Peut être, effectivement. Mais je ne pense pas. Je pense simplement que la dictature de la beauté n'a pas de raison d'être, c'est tout. Vous savez, la beauté ce n'est qu'une histoire de chiffre. Votre cerveau calcule instinctivement des rapports de longueurs sur chaque visage que vous croisez, pour essayer d'y retrouver le nombre d'or et une symétrie parfaite. Et s'il fait ça, c'est par un ancestral instinct de survie. Parce qu'un visage symétrique se veut moins marqué par la maladie et donc plus favorable à la reproduction. Ce sont ça, les vrais critères de la beauté biologique. Comme on est loin de notre idée préconçue de la beauté. Avez vous déjà lu la série Uglies de Scott Westerfeld ? Non ? Courrez l'acheter. Elle est profondément marquante, et change radicalement la vision qu'on peut avoir de la beauté.



"Ou peut être qu'après l'Opération - après qu'on vous a écrasé le visage et arraché toute la peau, raclé les os pour leur donner la bonne forme et collé des pommettes en plastique pour vous donnez exactement la même tête qu'à n'importe qui - peut être qu'après avoir subit tout ça, vous n'êtes plus très intéressant." - Scott Westerfeld, Uglies.



Mais alors, est ce que je crois à la beauté ? Oui. Je je vais pas vous abrutir avec des sermons sur la beauté intérieure. Je crois que cette beauté là, tout le monde aimerait la voir et très peu de gens la possède vraiment. Par contre, je ne sais pas vous, mais moi il me paraît évident que plus on apprend à connaître une personne, plus elle s'embellie à nos yeux.Trouvez vous vos amis moches ?  Non, pas vraiment. On trouve nos amis beaux avec notre amour. Encore un coup du cerveau. Je pense que la beauté dépend de notre perception. Donc elle n'est pas objective. Elle ne PEUT PAS être objective. Elle ne DOIT PAS être objective.


"Je peux te dire un secret ? ... T'es belle."
Cette semaine, un petit garçon de quatre ans m'a dit ça. Alors oui, cette beauté là, la beauté qu'il voit lui, je veux bien y croire. J'ai l'innocence de penser que quand on est enfant, on ne se préoccupe pas de savoir si un visage est parfaitement symétrique ou si la distance entre les yeux et la bouche est 1,61803399 fois plus grande que celle entre les yeux et le nez. J'ai l'innocence de croire qu'ils disent ce qu'ils pensent. Avez vous déjà vu un enfant avec des tabous ou des convenances ? Moi non. ("Dis, pourquoi t'as un bouton là ?"). 


Je ne sais pas à quoi tient la beauté pour un petit de quatre ans. Peut être à un sourire. Peut être au temps qu'on prend pour l'aider à finir son dessin. Peut être à tout autre chose. En tout cas, c'est un des plus beau compliment qu'on ne m'ait jamais fait, parce que je le sais vrai, ou du moins sincère.


Mais si moi, je vous dit que êtes beaux, ne soyez pas forcément heureux. Chez moi, c'est aussi une insulte. Il y a la vraie beauté, et puis la beauté ordinaire. La beauté peut être un état de fait, mais en aucun cas elle est obligatoirement méliorative  Les gens qui sont beaux, qui le savent et qui en jouent, deviennent irrémédiablement moches à mes yeux. Je ne sais pas si la dévalorisation de l'abus de beauté existe. Si non, je l'inventerai bien.

jeudi 8 novembre 2012

Dégoût.


Tu me dégoûtes  Tu fais souffrir les gens, et ça ne te fais rien. Je ne sais pas si tu es totalement insensible ou si tu ne t'en rend juste pas compte, mais c'est méprisable.
Comment peux-tu te regarder dans le miroir ? Après ce que tu fais subir aux autres, par plaisir, comment peux-tu ? Tu te sers des autres. Tu les prends, tu les manipules, tu les utilises et tu les laisses là, tous transis d'amour. Mais tu n'as pas le droit de faire ça. Je ne te parles pas de ce que tu fais de ton cul, ça, ça ne regarde que toi. Non, je te parle des sentiments des autres. Tu n'as pas le droit de te foutre de ce que les gens ressentent, comme ça. Tu n'as pas le droit de piétiner les gens, de ne penser qu'à ton bonheur et à ton petit nombril. Tu n'as pas le droit de laisser les autres graviter autour de ton petit monde pendant que tu t'étouffe dans ton égoïsme et dans ton égocentrisme, de les laisser en haleine en leur faisant apercevoir une minuscule lueur d'espoir de temps en temps avant de retourner à tes petites minauderies habituelles, tes plaintes comme quoi tu ne sais quoi penser de lui et du message qu'il t'as envoyé tout à l'heure.
Tu me dégoute aussi par ton hypocrisie. Tu change de meilleure amie subitement et tu oublies celle dont tu ne pouvais pas te passer 5 minutes plus tôt. Et tu ne te gènes pas pour étaler sa vie et ses secrets, à l'humilier et à l'afficher. Mais attention, qu'elle ne fasse surtout pas pareil, parce que là se serait une salope. Ca non plus tu n'as pas le droit de le faire si tu veux avoir un semblant de dignité. Mais je ne crois pas que le mot dignité ait encore le droit de faire partie de ton vocabulaire.
Tu dis que je te regardes de travers, avec un regard hautain et méprisant, que je me pense supérieure. Et tu sais quoi, tu n'as pas tord. Tu me débectes, tu m'écoeures, tu me révulses. Tout ce que j'éprouve pour toi, c'est du mépris, c'est certain. J'ai l'orgueil de me croire supérieure à toi, je l'avoue. Parce que même si je suis critiquable et même si je ne fais pas toujours preuve de tact, j'ai au moins la délicatesse de mesurer ce que je dis en pensant aux autres.
Alors je le dis, et je le pense profondément : Tu n'es vraiment qu'une salope.

Introduction.


C'est vrai, après tout. Mes mots ne changeront rien. Quoique je dise, qui est-ce que ça impliquera ? Qui se remettra en question ? Qui se sentira concerné ? Personne, et surement pas les intéressés   On ne refait pas le monde en écrivant un blog. On ne refait pas le monde tout court, d'ailleurs. On s’accommode, plus qu'autre chose. On a tous plus au moins conscience des problèmes qui nous entoure. On laisse couler, on s'y intéresse, on est indifférent, on fait semblant de s'étonner. Nous sommes des hypocrites. Tous. Je ne sais pas si vous en êtes conscients. Moi oui. Qu'on le veuille ou non, qu'on l'admette ou non, c'est comme ça.
Alors pourquoi je fais ça ? Je ne sais pas. Parce que même si mes mots ne changent rien, ils ont besoin d'être exprimer. J'ai besoin de les exprimer. Exprimer ce qui me dégoûte  - ce qui me révulse même - chez ceux que je vois tous les jours, chez ceux que j'observe et puis chez tous les autres. Chez moi, aussi, peut être. Exprimer des doutes, des pensées que vous avez peut être ressenties, partagées. Critiquer. M'interroger. Me défouler. Cracher, sûrement. M'énerver. Et puis partager, aussi. Voilà pour l'essentiel, le reste viendra plus tard.
Libre à vous de me suivre, si le coeur vous en dit.